Legion of Super-Heroes 3/3 : L’ère Abnett & Lanning

Legion of Super-Heroes 3/3 : L'ère Abnett & Lanning

Comme je vous le disais la semaine dernière, les cinq premières années du relaunch post Zero Hour de la Légion ont souffert du statu quo. Quand les inséparables Dan Abnett & Andy Lanning sont appelés à la rescousse, une croix est faite sur cet aspect : le mot d’ordre serait plutôt cette fois-ci surenchère. Cela fait maintenant trois ans que cela dure et à chaque épisode, la réaction est la même : « Ah oui quand même ! »

Ils arrivent au numéro 78 de Legionnaires, le dessin est toujours de Jeff Moy mais ont sans bien que déjà une révolution soit en marche… L’épisode se veut être le récit d’une mission de routine mais pour Abnett & Lanning la routine est à bannir. C’est la fleur au fusil qu’un petit groupe de Legionnaires s’en va pour une mission qui devrait ressembler à tant d’autres. Pour les habitués du titre pourtant, les choses ont déjà changé. Les combats sont plus rythmés, les coups font mal et les stratégies de combat sont plus affûtées.

La mue qui commence arrive à échéance sur les deux dernières pages de l’épisode. Là, éclate le style du dessinateur qui va révolutionner la série, le jeune français : Olivier Coipel. Un style sombre & racé, qui tire un train sur l’aspect lise & sucré, plus caractéristique du monde l’illustration pour enfant que de celui du super-héros ; qui était la marque de fabrique de la Legion.

Un mois a passé… à moins que ce ne soit une éternité. La terre n’est plus la même. La technologie c’est retournée contre ses créateurs, la machine a domestiqué l’homme. Les derniers Legionnaires sont désormais à la tête de la résistance. Le retour de nos quatre missionnaires sur terre ne va pas aller sans désillusion, ils vont devoir combattre leurs compagnons pour sauver la terre. La victoire se fera sans trop de pertes humaines mais leur confiance en eux en a pris un sacré coup. Ils ne sont pas imbattables et la terre, leur base d’opération est ravagée… comment survivront-ils la prochaine fois…

Legion of Super-Heroes 123 page 8  Legion of Super-Heroes 123 page 9  Legion of Super-Heroes 123 page 10

Ce n’est pas la première crise essuyée par l’équipe, mais c’est la plus sévère ; et la suite ne se passera pas mieux. La mission suivante sera la dernière de la légion. La mort est palpable, ce sont des Legionnaires en larmes que l’on voit lutter contre l’inévitable jusqu’à leur dernier soupir… La station spatiale sur la quelle ils étaient se trouve disloquée à l’approche du trou noir qui les absorbe finalement.

Ca vous a mis en appétit ? Ne vous gavez pas, vous n’en êtes qu’au hors d’œuvre. En quatre mois la série à prouvée toute sa puissance et le bouche à oreille commence à fonctionner. DC n’attendait que ça pour lancer l’offensive. La maxi-série « Legion Lost » se concentrera pendant une douzaine d’épisodes, sur un effectif réduit de légionnaires : une poignée de héros, peut-être les seuls survivants de l’équipe. Pour Abnett & Lanning c’est l’occasion de travailler des personnages mineurs comme Monstress, Kid Quantum ou Umbra ; de redéfinir les liens qui unissent les couples Live Wire-Saturn Girl & Ultraboy-Apparition, ou d’introduire de nouveaux personnages comme Wildfire ou Shikari. Visuellement, Olivier Coipel est brillant, et Lanning renforce la noirceur du scénario par celle de l’encrage.

Live Wire par Olivier Coipel Umbra par Olivier Coipel

La série est aux antipodes de ce que l’on avait vu jusqu’ici. Les uniformes jusqu’ici ajustés au millimètre sont couverts de plis comme si le rôle de Légionnaire était devenu trop grand pour ces naufragés.

Legion Lost est une série dure. Ses héros sont en proie à la douleur d’avoir perdu les leurs, & au désespoir, Ils ne savent même pas s’ils ont réussi à sauver la terre. Leur quête technologique à pour but de leur donner les moyens de rentrer chez eux. En attendant, leur combat sera dur, tant mentalement que physiquement, & plusieurs d’entre eux laisseront leur vie dans des conditions atroces pour permettre à leurs amis de retrouver leur chemin. Le succès de Legion Lost sera indéniable, les ventes iront en progressant tout au long de la maxi-série chose rarissime. Il restera cependant à convaincre d’autres personnes : ceux qui ne sont pas coutumier des équipes de super-héros et ce sera le rôle d’une série en 6 parties « Legion Worlds ». Onze héros ont disparu dans le trou noir, c’est plus de perte que ne pouvait en supporter l’équipe qui a été dissoute.

Sur terre, M'Onell pleure la mort de ses amis & de la Legion

Un an plus tard, chacun s’est trouvé une nouvelle vie ou est retourné à celle qu’il avait avant la légion. La nouvelle du retour de sept de leurs onze amis perdus, leur redonne l’espoir et l’envie de remonter la Legion. Ce sera l’objet de ces six one-shots de 38 pages réalisés par différents dessinateurs au style aussi variés qu’atypiques allant de Paul Rivoche à Duncan Rouleau en passant par Steve Dillon. La série continue qui redémarre s’appelle cette fois-ci « The Legion » et reprends l’équipe artistique de Legion Lost. Seule différence notable l’encrage de d’Andy Lanning qui se fait plus lumineux. Nos héros retrouvent l’espoir et l’envie de se battre, ils ont toute fois acquis une force de caractère et une hargne qui en fait de nouveaux héros. Le monde à changé en leur absence : ça tombe bien : eux aussi.

Guess who's Back ?

R.G. Brande a abandonné le pouvoir & c’est McCauley, le patron de la Work Force qui est président des planètes unies. La situation excite la curiosité des Legionnaires, mais McCauley n’aime pas les fouineurs, ce qui l’amènera très rapidement à essayer de les liquider. La dissolution de la Legion s’avèrera être une couverture l’équipe existe en effet toujours mais en secret. L’équipe ainsi reformée va pouvoir aller tanner le cuir à McCauley qui s’avère être… Non il faut que vous le lisiez… Avec le numéro 10 un nouvel arc vient de débuter et le moindre que l’on puisse dire c’est qu’Abnett & Lanning continue à déballer la grosse artillerie. Depuis que les Kwai, le peuple de Shikari à rejoint les planètes unies, le monde à fait un bon supplémentaire en matière de déplacements sidéraux. Imaginez ce que l’univers a à gagner, à travailler avec ces plusieurs millions de limier interstellaires, capables de se diriger n’importe où. Leur pouvoir fini de domestiquer l’art de la téléportation. Désormais quand la Legion charge c’est réellement d’une charge militaire qu’il s’agit.

Certain d’entre vous se demanderont peut-être pourquoi nous vous tannons depuis maintenant trois semaines avec cette série. Et bien d’abord car c’est un des tous meilleurs titres à sortir outre atlantique, ce qui est largement suffisant pour en parler. Mais aussi car Olivier Coipel est non seulement fabuleux mais en plus il est français. Il s’apprête à reprendre en main, très prochainement, la destinée du titre Avengers. Si l’on est en droit de regretter son départ on ne doute pas que cette opportunité lui donnera enfin la renommée et l’attention qu’il mérite. C’est à ne pas en douter pour lui le tremplin qu’il fallait à sa carrière. En attendant Abnett & Lanning eux s’accroche au titre et au vu des scénarios qu’ils fournissent depuis trois ans on ne saurait douter du fait que DC fasse tout pour les retenir.

Posted on août 13, 2003 at 20:34 by Tony LETROUVÉ · Permalink
In: DC