Ultimate Adventures

Vous allez découvrir ce soir, l’ultime chronique consacrée au U-Decide après Marville & Captain Marvel. Note mini-cycle aura pris énormément de retard et pas seulement parce que nous avons toujours énormément de choses à vous dire. Ultimate Adventures concourait au départ dans le U-Decide, sous l’aval de Joe Quesada. Les hautes ambitions de cette série ont été très vite tuées dans l’œuf, par des retards chroniques lassant.

L’annonce de cette série à dès le début laissé tout le monde perplexe. D’abord car n’écrivant pas le titre lui-même, Joe Quesada biaisait le principe du U-Decide. Autre biais, la série appartenait à l’univers Ultimate ce qui incontestablement était un plus, surtout quand on s’offre une visite de l’équipe star du label dés le N°3. Au scénario on retrouve Ron Zimmerman, un transfuge du cinéma et de la télévision, que Joe Quesada à su convertir à sa cause mais ce n’est pas lui qui rend les fans septiques. Le dessinateur n’est autre que Duncan Fregado, notamment dessinateur de la série Enigma de Vertigo. Ce dessinateur est certes reconnu, mais il est ici totalement à contre emploi. D’abord car faire du super-héros n’est pas son style, mais surtout car sa lenteur légendaire le rend incapable D’assumer une série régulière. Très vite les mauvaises langues, dont je reconnais très humblement faire parti, y voient le signe annonciateur de l’effet Quesada : Celui qui a gangrené son run sur Daredevil ; et qui risque de laisser des séquelles lourde, à la pourtant très prometteuse série, NYX.

Ultimate Adventures est une énième variation sur le mythe de Batman & Robin, les références sont très claires, & totalement assumées. Hawk-Owl est un super-héros nocturne et solitaire. Dans la vie civile, c’est un millionnaire qui a perdu ses parents très jeune & qui décide d’adopter un petit orphelin, avec l’idée à terme d’en faire son side-kick. Jusque là tout y est. Ron Zimmerman se fait par contre un devoir, de mettre le doit sur les différences ; notamment en affirmant bien fort que les parents de Jack Danner sont morts dans un accident & non pas assassinés. Il renfonce le clou plus tard, en faisant échouer une embuscade dans une ruelle à la sortie d’un cinéma.

Cette série mérite t’elle d’être lue ? Le débat reste ouvert même à la rédaction d’Aleph. Si l’on s’en tenait au plot probablement pas. Les rares apports réussis au mythe de Batman, résident dans l’intervention des Ultimates, & à l’empoignade de Hawk-Owl & Captain America. Le reste de l’intrigue à un sérieux goût de déjà vu sauf le nemesis de notre duo qui lui aurait gagné à copier un ennemi de Batman. Si son assistante est crédible en Harley Quinn, lui ne souffre pas la comparaison avec le Joker… La force indéniable de cette série, réside dans des personnages vraiment bien personnifiés, avec des origines claires et bien amenées. Ces personnalités fortes et contrastées permettent à Zimmerman de se donner à fond dans les dialogues…

Hank Kipple, le gamin qu’adopte Jack Danner, est la terreur de l’orphelinat. Il se sait trop vieux pour être adopté, & ne fait rien pour passer pour le fils idéal, bien au contraire. Sœur Mary & le père Joseph en bavent quotidiennement, pour empêcher cette forte tête de jurer comme un charretier, & le faire rentrer dans le moule. Chez Jack Danner c’est aussi la consternation. Il vit avec sa tante Ruth, son majordome Daniel Tolliver & son chauffeur Lee Chi. Tout le monde voit dans l’idée de Jack d’adopter, une aberration. Jack n’a rien d’un père et il est incapable d’élever un gamin, de plus la famille n’a pas besoin d’un cinquième membre… Daniel & Lee sont en effet, bien plus que les simples employés de Jack, se sont ses meilleurs amis, presque des frères.

On comprend alors très vite le coté explosif du mélange. Hank est très méfiant et le fait savoir par son insolence. Si Jack reste naïf & désemparé, Ruth & Daniel sont bien plus fermes et savent remettre le petit con à sa place. On se prend souvent à rire des reparties des protagonistes les un en vers les autres. On compte les points et savoure les échanges en dépit de quelques traductions hasardeuses de Geneviève Coulomb. Non à l’aire des téléphones portables, on ne dit plus « lulure » surtout quand on a une dizaine d’année. Même chose pour « péter les arceaux »… Une fois avalée ces deux couleuvres (sur 144 pages) on peut sans problème apprécier cet album.

Au final la série c’est arrêté au numéro six et à mis 18 mois pour sortir ce qui est loin d’en faire un mensuel. Ces délais ont eu raison de l’enthousiasme des lecteurs. La série s’est effondrée dans les ventes, de 35 000 à 15 000 exemplaires pré-commandés, entre le N°1 & le N°6 ; ce qui en soit, en fait un accident industriel pour Marvel. En France nous avons plus de chance puisque Panini Comics nous sort la série en un seul tome de 144 pages pour 5,50 € ce qui donne un très bon rapport qualité prix.

Posted on mai 12, 2004 at 20:47 by Tony LETROUVÉ · Permalink
In: Ultimate · Tagged with: ,