Titans 6/6 : Graduation Day / Teen Titans / Outsiders Graduation Day

Je dois avouer que je suis bien embêté pour commencer cette chronique. Je ne sais absolument pas par quel bout commencer… Disons simplement que la maison DC, même si elle laisse beaucoup de champ libre a ses auteurs, reste avant tout une entreprise. Elle tique donc un peu quand une série lui fait perdre de l’argent. Or il se trouve que la série The Titans ne se vend pas très bien, et cela ne va pas en s’arrangeant. Les lecteurs comme les critiques sont unanimes, la mayonnaise ne prend pas, le soufflé est retombé, la sauce est dégueulasse, bref tout le monde va voir ailleurs. Idem pour la Young Justice. On est très loin d’un Peter David au sommet de sa forme, et même l’ajout d’un Lobo rajeunit depuis Sins of Youth ne fait pas repartir les vente. Dans ces cas-là, qui c’est qu’on appelle ? Non pas les Ghostbusters, mais les relaunchers…

DC annonce donc le relaunch de ces deux séries, fusionnées et ramaniées pour les mélanger en deux nouvelles équipes. Des équipes aux noms improbables sont d’abord annoncées. Les lecteurs ont très peur de ce qu’on va leur servir comme soupe indigeste. Puis de meilleurs nouvelles tombent : il y aura deux nouvelles séries qui naîtront des cendres de Titans et Young Justice : Les Teen Titans volume 3, et Outsiders.

Et quelle est la recette la plus classique pour un relaunch ? Je vous le donne Emile, il s’agit du bon vieux crossover qui tâche. Et si en plus on nous annonce la mort de quelqu’un, c’est encore mieux, ça fait vendre du papier. DC ne surprend donc personne lorsqu’elle annonce le crossover Graduation Day, qui cloture les deux séries Titans et Young Justice. Et ô comble de la joie, on nous annonce la mort imminente de quelqu’un dans l’une des deux équipes. Chouette chouette chouette, on nous l’avait jamais faite, celle-là…

Le scenario du crossover est confié à Judd Winick, scenariste de Green Lantern, de Exiles entre autres. Ca tombe bien, c’est lui qui écrit ensuite la série Outsiders. Ca lui permet de mettre en place les personnages qu’il utilise par la suite. Car soyons francs, ce crossover ne sert à rien d’autre qu’à introduire les séries qui renaissent par la suite. Seuls les dessins d’Alé Garza remontent un peu le niveau. Disons simplement pour simplifier qu’une espèce de Terminator femelle débarque du futur dans une boule d’énergie, à moitié amochée, et dévaste les deux équipes qui se dressent sur son passage : les Titans et les Young Justice, comme ça tombe bien… Les ex-sidekicks et les nouveaux se font gentiment rétamer, et se retrouvent à l’hôpital. Et parce que ce serait trop facile de s’arreter là, voilà-t’y pas que le robot libère une autre robot, l’un des androïdes de Superman. Ce qui reste de l’équipe affronte donc le robot Superman, et laisse deux équipiers sur le carreau.

Je vous garde un minimum de suspense quand à l’identité des heureux macabés, puisque la mini-série est en cours de traduction en vue d’une publication chez Semic dès février.

Passons maintenant aux choses sérieuses, à savoir les séries Teens Titans et Outsiders. A la suite de la débâcle de Graduation Day, les équipes explosent. Enterrer deux membres, ça secoue un peu (même si l’un des deux nouveaux cadavres n’est même pas évoqué par ses camarades, ça fait plaisir). Mais certains ne veulent pas en rester là : Arsenal notamment, décide de recréer une nouvelle équipe à partir de nouvelles recrues à peu particulières. Une nouvelle équipe voit donc le jour, composée de membres incisif, brutaux et musclés. Parmi eux, on retrouve Jade, la fille de Sentinel, Metamorpho, récemment ressuscité dans les pages de JLA, mais aussi Thunder, la fille de Black Lightning (qui a tout pouvoir sur sa propre densité), ainsi que d’autres recrues atypiques, telles que Grace, videuse dans une boite de méta-humains, ainsi qu’Indigo, une cyborg bleue, qui n’est autre… que l’androïde qui a dévasté l’équipe durant Graduation Day ! La cerise sur le gâteau, c’est l’arrivée de Nightwing, qui finit par accepter la proposition d’Arsenal. Il aura même la bénédiction d’un Batman souriant lorsqu’il lui annonce le nom de son nouveau groupe (rappel : la première équipe d’Outsiders a été fondée par Batman).

Cette série s’annonçait très prometteuse : une équipe de choc, des dessins de Tom Raney, avec ensuite des fill-in de ChrisCross. Bref que du bon. Malheureusement, dès les premiers numéros la série part dans une direction périlleuse et se prend les pieds dans le tapis. Gorilla Grodd, Lex Luthor, le Joker… Le tout en deux numéros, c’est trop, beaucoup trop… Et le baron Blood arrive dès le numéro quatre. La série n’est pas crédible pour deux sous, et fait regretter au lecteur de s’être emballé.

La série Teen Titans a été en revanche une très bonne surprise. Geoff Johns a reussi à me bluffer avec pourtant tout ce qui à la base aurait réussi à me dégoûter. Il revient d’abord aux fondamentaux, et ce pour répondre à un cahier des charges fixé par DC : à l’occasion de la sortie de la série animé sur les Titans, la série de comics revient aux bases pour un meilleure cohérence et ne pas dérouter les nouveaux lecteurs. Les Teen Titans sont sensées être des adolescents, qui plus est des sidekicks, vivant sur l’île des Titans. Voilà donc une nouvelle mouture de l’équipe avec Robin, Impulse, Wonder Girl et Superboy. Pour les surveiller, ils disposent de Cyborg, de Changeling et de Starfire. Ca sent bon la bonne époque. Les dessins de Mike McKone, qui fait une fois de plus des infidélités à son compère McKenna, sont parfait, et mettent superbement l’histoire en valeur.

A l’issue de Gaduation Day, les plus jeunes des intervenants pensaient raccrocher leur tablier. Mais voilà qu’on leur propose de rejoindre cette nouvelle équipe. Ils reprennent du service, certains moins volontaires que d’autres. Leur premier ennemi : Deathstroke the Terminator, rien que ça. Verdict à la fin du deuxième numéro : Superboy aurait des gènes de Luthor, et Impulse est à terre, une cartouche de fusil à pompe à la place de la rotule…

Vous l’aurez compris, j’apprécie cette série, qui a réussi à me réconcilier avec des personnages comme Robin et Impulse, ce qui n’était pas une mince affaire. Les histoires font mouche, les cliffhanger à la fin des épisodes laissent vraiment le lecteur baver en attendant la suite, les personnages évoluent psychologiquement… Bref rien à demander de plus.

En conclusion, la lecture de Graduation Day n’est pas forcement indispensable si vous vous cantonnez aux Teens Titans, qui à mon sens est une très bonne série actuelle. Par contre si vous comptez lire les Outsiders, la lecture de Graduation Day s’impose. Dans tous les cas, cette mini-série devrait bientôt sortir chez Semic. Il ne vous reste plus qu’à vous faire votre propre avis, sur un crossover banal, mais qui n’est pas spécialement mauvais non plus. Il a au moins le mérite de présenter du matériel DC dans les rayons, puisque Semic a nnoncé dans son sillage un magazine qui comportera les deux séries Teen Titans et Outsiders…

Posted on décembre 17, 2003 at 22:10 by Thomas · Permalink
In: DC