Wonder Man

Printemps 1991, les fleurs bourgeonnent, l’acné aussi. Un jeune provincial, vivant sous le tropique de la Hague ; découvre un livre magique, qui lui ouvre un passage vers un monde par-delà l’océan. Ce livre s’appelle l’Advance Comics un catalogue de plusieurs centaines de pages, qui lui permettra d’accéder à l’abondante production du pays des comics : les USA.
En l’ouvrant, il tombe sur une page noire, ornée d’un grand « W » blanc annonçant une nouvelle série. Il s’en doute dès lors cette série sera celle qui le fera basculer de l’autre coté, Wonder Man sera le point de passage vers son destin : devenir le leader charismatique d’un mouvement qui prodiguera la bonne parole sur les terres de l’ignoble Franck Obelge…

Visiblement, notre réalisateur à un cœur de pierre et est totalement insensible à la féerie de mes propos donc je vais revenir à des propos plus terre à terre. De toute façon je n’ai pas sauté le pas cet été là : le seul nouveau monde que j’y ai découvert est celui du lycée. Il en reste néanmoins que Wonder Man est bien la première série que j’ai achetée et suivie en anglais dans le texte.
La série n’a rien de révolutionnaire certes mais le personnage avait-il le potentiel à devenir un ténor de l’univers Marvel ? Certainement pas… Le scénariste Gerard Jones c’est contenté de faire une série rafraîchissante sur un personnage attachant. Wonder Man est indirectement un spin-off d’Avengers West Coast mais indirectement seulement car il quittera l’équipe pour voler en solo ce qui laisse à Gerard Jones & au jeune dessinateur Jeff Johnson les coudées franches.

Les quatre premiers épisodes sont des one-shots ce qui permet aux auteurs de poser l’ambiance et d’introduire les bases de la série. Très vite le coté super-héroïque tombe à plat. Lotus, cette caïd asiatique, et son homme de main Slice, n’arrivent pas à s’imposer comme nemesis du personnage. C’est presque sans que le lecteur s’en rende compte que ses JetPacks sont détruits & qu’il ne les remplace pas.
Instantanément c’est le coté soap-opéra qui prend le dessus grâce à une distribution réussie de second rôle. Simon Williams est un aspirant-acteur sans succès que ses pouvoirs cantonnent à des rôles de doublure. Son entourage direct se limite à Ginger, Lolita en mal de succès & à Alex Flores scénariste dont les charmes ne laissent pas Simon de glace. Tout est aussitôt au fait pour que la série Wonder Man ressemble à du Friends avant l’heure.

Le coté super-héros sera définitivement enterré avec l’apparition de Spider au N°3. Cet adolescent tête à claque prétend devenir le sidekick de Wonder Man qui n’en veut surtout pas. Spider est l’élément comique de la série ; Jeff Johnson s’amuse d’ailleurs à le dessiner à chaque case avec des lunettes de soleil différentes : Sa collection aurait de quoi faire frémir Elton John de jalousie.
Simon ne se débarrassera pas si facilement de ce gentil boulet : cet orphelin est en effet en garde chez sa sœur qui s’avère n’être autre que Ginger. On découvrira également plus tard dans la série, Jamie, la fille d’Alex Flores & tous les habitants de l’immeuble de Simon.

Les épisodes 5 & 6 font apparaître Beast dans le rôle du meilleur copain de Wonder Man ce qui permet enfin de voir le X-man dans un rôle fun. En suite, ce seront les N°5 à 7 et le crossover Galactic Storm dont Gilles nous parlait la semaine dernière et qui modifiera le line-up de la série jusqu’au numéro 25. La negabomb qui explose au numéro 10 va dérégler les pouvoirs de Simon. Celui ci ne contrôle plus son énergie ionique et va infecter tout son entourage.
Les numéros 13 à 15 sont reliés à Infinity War. Il y formera un trio musclé avec Thor & Hercule mais en ressortira intellectuellement bouleversé. Après un affrontement avec les Avengers West Coast, il raccrochera le costume. Son entourage qui développe des pouvoirs suite à l’irradiation ionique subie plutôt dans la série. Sous l’influence de Jaime & Spider ils tenteront de jouer les super-héros sous le nom de Crazy 8. Le fiasco annoncé amènera bien évidemment au retour de Wonder Man.

L’arc anniversaire du 21 & 25 est le retour de Beast et de la famille de Simon. Au passage c’est la seule erreur de continuité de Jones qui nous apprends que les Williams, les parents de Simon ont été tués, il y a longtemps, par leur fils aîné, le super-vilain The Grim Reapper. En fait, on avait vu la maman de Simon il y a quelques années dans un épisode d’Avengers West Coast. Ou elle nous disait considérer Vision comme son troisième fils et donc ses jumeaux comme ses petits enfants.
Simon retrouve finalement son intégrité, le Crazy 8 perd ses pouvoirs et lui gagne au passage un nouveau costume & le pouvoir de voler par lui-même. Le gros problème dès lors est le départ de Jeff Johnson débauché par Malibu, pour dessiner Solitaire toujours écrit par Gerard Jones. La série est alors confiée à son intéressant fill-inner Tim Hamilton.

Marvel étant sur le point de supprimer plusieurs titres Gerard Jones se contente d’écrire des arcs à Guest-star : tentatives désespérées pour faire remonter les ventes. L’arc en Asgard annoncé ne sortira jamais et on aura deux arcs inutiles en deux parties avec Hulk & Spider-man. Mais le couperet tombe : Wonder Man s’arrêtera au 29.
Gerard Jones clôture en annonçant le mariage imminent de Simon & Alex Flores afin d’adopter Spider & d’empêcher son placement à la DASS. Simon est sensé rejoindre à ce moment là les Avengers West Coast mais le titre à aussi été annulé ceux ci sont aussi sur le point de renaître mais j’anticipe déjà sur le programme de la semaine prochaine et la série Force Works…

Posted on avril 19, 2005 at 22:46 by Tony LETROUVÉ · Permalink
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